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L’objectif de ce site est de faire découvrir à l’échelle du Gabon, la beauté et la diversité des insectes à travers l’un des plus spectaculaires de ses groupes, celui des Papillons.
En plus des caractéristiques communes de la classe de Insectes à laquelle ils appartiennent (voir le Focus sur les Insectes), les papillons possèdent deux paires d’ailes nervurées recouvertes d’écailles. Communément, on distingue 2 grandes catégories de Papillons : Les Papillons dits « de nuit » car actifs la nuit et les papillons dit « de jour » aux mœurs diurnes. Cette classification peu scientifique est bien imparfaite (certains papillons de nuit volent le jour par exemple), mais permet néanmoins de distinguer des caractères morphologiques bien distinctifs. Ainsi les papillons de jour possèdent des antennes en forme de massue et des couleurs éclatantes, alors que les papillons dits « de nuit » possèdent des antennes filiformes (généralement chez les femelles) ou en forme de râteaux (généralement chez les mâles) et sont globalement plus ternes. Ces éléments ainsi que d’autres critères morphologiques et anatomiques sont utiles pour la détermination des espèces. S’il est aisé d’assigner rapidement un papillon à sa famille, il est cependant beaucoup plus difficile de faire la diagnose d’espèce qui demande la maîtrise de critères relatifs à la forme des antennes, à la couleur et la forme des ailes et des tâches alaires, à la position des nervures alaires, à la trompe, aux organes génitaux…


-D’où viennent-ils ?
Avant que le papillon ne puisse voler, plusieurs étapes se succèdent. Le cycle débute par des œufs pondus sur un support solide (une feuille, ou un mur abrité), d’où de minuscules chenilles de seulement quelques millimètres de longueur vont éclore. Pour assurer leur croissance, les chenilles se nourrissent de feuilles. Généralement elles sont inféodées à un type particulier d’arbre ou d’arbuste ou à une famille végétale, à tel point qu’en leur absence, elles ne peuvent pas assurer leur alimentation et meurent précocement. La croissance des chenilles se caractérise par une série de mues successives, en général de 2 à 5 ou 6 suivant les espèces, pour atteindre une taille pouvant aller jusqu’à 15 cm, pour les plus grandes. Durant cette transformation, le corps de la chenille fait éclater la peau extérieure pour laisser passer la nouvelle larve.
Beaucoup de ces chenilles ont de magnifiques couleurs. La relative vulnérabilité vis-à-vis des prédateurs est souvent compensée par des méthodes de défense très imaginatives. Certaines possèdent des poils urticants capables d’indisposer voire empoisonner leurs adversaires, d’autres préféreront des stratégies de mimétisme, en se figeant par exemple pour imiter une branche morte, d’autres encore arboreront de grands ocelles mimant les yeux d’un animal de taille plus conséquente et capable d’effrayer les prédateurs.
Lorsqu’elles ont terminé leur croissance et qu’elles ont atteints leur maturité, les larves cherchent un endroit discret pour opérer l’ultime mue qui aboutira au papillon adulte. Pour accomplir cette ultime étape de transformation spectaculaire, la chenille doit rester immobile et devient donc une proie facile. Afin de se protéger dans cette phase critique de son existence, elle tisse alors un cocon, reste attachée par un fil de soie à une branche, un mur ou une feuille ou s’enfouit sous terre. La chenille va alors rapidement se transformer en chrysalide, et à l’intérieur de sa membrane protectrice, devenir un papillon. Cette véritable « mutation » peut, suivant les espèces, demander de une semaine à plusieurs mois. La maturité atteinte, le papillon peut enfin émerger en déchirant la membrane. Durant les premières minutes, les ailes sont fripées et complètement repliées sur elles-mêmes, enveloppant le corps de l’insecte. Lentement, elles vont sécher et se déployer pour enfin permettre l’envol du papillon.
Une fois adultes, les papillons n’ont plus qu’un seul objectif, s’alimenter et surtout se reproduire. Les papillons se nourrissent par l’intermédiaire d’une longue trompe qui permet d’absorber les éléments nutritifs (nectar) indispensables à leur métabolisme et à la production d’œufs. Certaines espèces qui ne se nourrissent pas et qui vivent juste le temps de la reproduction, comme les Saturnidés (gros papillons de nuit), possèdent une trompe atrophiée, voire inexistante. L’accouplement entre le mâle et la femelle permettra à cette dernière de produire des œufs et ainsi de redémarrer un nouveau cycle de ponte et d’éclosion. Le nombre d’œufs pondus, dont la taille oscille entre 0,5 et 3 mm environ, varie suivant les espèces de quelques dizaines à quelques milliers.

- Pour en savoir plus :
Il existe de très nombreux ouvrages sur les papillons. La zone Afrique est moins fournie mais on peut néanmoins trouver beaucoup d’ouvrages intéressants. Parmi eux, on peut citer les références ci-dessous, qui permettent une détermination des papillons de jour. Il n’existe pas, à ma connaissance, d’ouvrage équivalent et aussi complet sur les familles de papillons de nuit. On trouve par contre des ouvrages sur les familles distinctes (en particulier sur les Saturnides, les Noctuelles, les Sphingides…).

…. Butterflies of West Africa / Torben B. Larsen / Apollo Books (Détermination papillons de jour)
…. Butterflies of the World / Afrotropical region / Bernard d’ABRERA / Lansdowne Editions.
(Détermination des papillons de jour)
…. A Field Guide to the Butterflies of Africa / John G. Williams.



• FOCUS sur les INSECTES

Les insectes représentent la part la plus importante de la diversité animale sur terre et surpassent même tous les autres groupes d’organismes vivants. A l’heure actuelle, plus d’un million d’espèces d’insectes différents ont été identifiées. Ce chiffre est amené à évoluer puisque beaucoup d’espèces restent encore à découvrir et à décrire. On estime que la fraction actuelle des insectes connus ne représente qu’un dixième à un vingtième de la diversité réelle des insectes vivants. Les insectes colonisent tous les milieux sur tous les continents, mais c’est incontestablement dans la zone intertropicale que la diversité spécifique est la plus grande. La zone d’Afrique équatoriale, et en particulier le GABON, représentent une part très importante de cette biodiversité.
Dans la classification du vivant, les insectes se positionnent dans le règne animal et dans l’Embranchement très anciens des Arthropodes dont les premiers représentants sont apparus il y a plus de 500 millions d’années. Ces animaux Invertébrés sont démunis de squelette, mais le corps segmenté en de multiples éléments articulés est recouvert d’un exo-squelette (=carapace). L’absence d’ossature interne peut expliquer, mais en partie seulement, la petite taille des insectes.
Les Arthropodes contiennent plusieurs classes dont celle des Décapodes (crabes, crevettes...) et des Hexapodes. Sur un plan morphologique, les Hexapodes sont globalement caractérisés par un corps divisé en 3 parties (tête, thorax et abdomen), la présence de 3 paires de pattes sur le thorax (d’où le nom d’hexapodes, le préfixe grec Hexa signifiant 6). Les Hexapodes sont divisés en 2 Classes : les Entognathes et les Insectes. Les caractères, principalement morphologiques, permettent ensuite de structurer cette Classe en sous-groupes (Sous-Classe / Ordre / Sous-Ordre / Famille …) et de descendre jusqu’au rang de l’espèce. Quotidiennement, on côtoie fréquemment certains Ordres comme les Hémiptères (Punaises…), les Coléoptères (Scarabés…), les Orthoptères (Sauterelles, Criquets…), les Hyménoptères (Guêpes, Abeilles…), les Diptères (Mouches, Moustiques…), les Odonates (Libellules…), et l’Ordre qui nous intéresse plus particulièrement ici, celui des Lépidoptères, c’est-à-dire les papillons.

• Mante Dévorant un Papillon de la Famille des Acraea :